XXX

Mais rien ne me rendra ma mère, ne me rendra celle qui répondait au nom de Maman, qui répondait toujours et accourait si vite au doux nom de Maman. Ma mère est morte, morte, morte, ma mère morte est morte, morte. Ainsi scande ma douleur, ainsi monotonement scande le train de ma douleur, ainsi scandent et tressautent les essieux du train de ma douleur, du train interminable de ma douleur de toutes les nuits et de tous les jours, tandis que je souris à ceux du dehors avec une seule idée dans ma tête et une mort dans mon cœur. Ainsi scandent les essieux du long train, toujours scandant, ce train, ma douleur, toujours emportant, ce train de funérailles, ma morte décoiffée à la portière, et moi je vais derrière le train qui va, et je m’essouffle, tout pâle et transpirant et obséquieux, derrière le train qui va, emportant ma mère morte et bénissante.